Comprendre les traitements du TDAH : entre médicaments, thérapies et approches alternatives
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) touche environ 5 % des enfants dans le monde, et entre 2 à 4 % des adultes. Loin de n’être qu’un problème d’agitation ou d’inattention passagère, le TDAH est un trouble neurodéveloppemental complexe, qui peut fortement impacter la vie scolaire, professionnelle, sociale et familiale. Heureusement, les traitements du TDAH ont connu de grands progrès au fil des décennies. Aujourd’hui, ils reposent sur une approche globale, individualisée, combinant souvent médication, psychothérapie et mesures éducatives. Voici un tour d’horizon complet et à jour des options disponibles.
BIEN-ÊTRE
6/3/20253 min read


Le traitement médicamenteux : un pilier efficace mais pas unique
Les thérapies comportementales et cognitives : indispensables pour accompagner le changement
Les psychostimulants : la référence
Les médicaments les plus prescrits pour le TDAH sont les psychostimulants, et notamment le méthylphénidate (Ritaline, Concerta, Quasym, Medikinet). Ce traitement améliore la concentration, réduit l’impulsivité et l’agitation, et permet un meilleur contrôle des comportements.
Le méthylphénidate agit en augmentant la disponibilité de la dopamine et de la noradrénaline dans certaines zones du cerveau, des neurotransmetteurs essentiels à l’attention et au contrôle de soi.
Plus récemment, d'autres molécules comme la lis-dex-amphétamine (Elvanse) sont venues compléter l’arsenal. Ce psychostimulant a une durée d’action prolongée (jusqu’à 13 heures), ce qui évite les fluctuations d'efficacité en cours de journée.
👉 Efficacité : Chez environ 70 à 80 % des personnes, ces médicaments permettent une nette amélioration des symptômes.
👉 Effets secondaires possibles : perte d’appétit, troubles du sommeil, nervosité, maux de tête. Ils sont généralement transitoires, mais nécessitent un suivi attentif.
Quand les psychostimulants ne sont pas tolérés ou inefficaces, on peut se tourner vers des alternatives non stimulantes comme l’atomoxétine (Strattera), qui agit différemment sur le système noradrénergique.
D’autres molécules comme la guanfacine (Intuniv) ou la clonidine sont parfois utilisées, notamment chez les enfants souffrant d’effets secondaires importants ou présentant des troubles associés (anxiété, tics, troubles du sommeil).
👉 Efficacité : un peu moins rapide que les stimulants, mais intéressante dans certains profils.
Les non-psychostimulants : une alternative utile
Chez les enfants comme chez les adultes, les TCC permettent de mieux comprendre les mécanismes du TDAH et de développer des stratégies concrètes pour y faire face :
apprentissage de l’organisation et de la planification,
techniques de gestion de l’impulsivité,
amélioration de l’estime de soi,
entraînement à la résolution de problèmes.
Chez l’adulte, les TCC peuvent aussi intégrer un travail sur les émotions, le perfectionnisme, les difficultés professionnelles ou relationnelles.
Thérapies cognitivo-comportementales (TCC)
La prise en charge psychothérapeutique est un complément essentiel à la médication, voire un premier recours en cas de symptômes modérés.
Psychoéducation : comprendre pour mieux gérer
La psychoéducation vise à informer la personne concernée (et ses proches) sur le fonctionnement du TDAH : ce qu’il est, ce qu’il n’est pas, comment il impacte la vie quotidienne, quels sont les leviers d’action.
C’est souvent le point de départ d’un parcours thérapeutique réussi. Cela permet de sortir des malentendus, du sentiment de culpabilité, et de construire une alliance thérapeutique solide.
Chez les enfants, une grande partie du traitement repose aussi sur l’environnement. Les programmes d’entraînement pour les parents (comme Barkley ou Triple P) sont très efficaces pour améliorer la gestion des comportements difficiles à la maison.
Ils aident les parents à poser un cadre clair, cohérent, prévisible, tout en soutenant positivement les efforts de l’enfant.
Entraînement aux habiletés parentales
Le TDAH peut avoir un retentissement majeur sur la scolarité. Il est donc crucial que l’équipe éducative soit informée et impliquée.
Des aménagements sont possibles dans le cadre d’un PAP (plan d’accompagnement personnalisé) ou d’un PPRE (programme personnalisé de réussite éducative), voire d’un plan handicap (PPS) en cas de troubles associés.
Exemples d’adaptations :
temps supplémentaires aux examens,
place devant en classe,
consignes simplifiées,
pauses régulières,
ordinateur autorisé pour la prise de notes.
Soutien scolaire et aménagements : des aides concrètes
L’activité physique régulière (notamment les sports d’endurance comme la course, la natation ou le vélo) a un effet bénéfique démontré sur l’attention, l’humeur et l’impulsivité.
Un sommeil de qualité est aussi essentiel. Beaucoup de personnes avec TDAH souffrent d’endormissement tardif, de sommeil fragmenté ou de fatigue chronique, ce qui aggrave les symptômes. La régulation du rythme veille-sommeil est donc une priorité.
Approches complémentaires : à explorer avec discernement
Activité physique et sommeil
Nutrition et compléments
Beaucoup de familles se tournent vers des solutions nutritionnelles. Si aucune “diète miracle” n’a été prouvée scientifiquement, certains ajustements peuvent aider :
limiter les aliments ultra-transformés et riches en sucres rapides,
éviter les additifs (colorants, conservateurs),
surveiller les carences en fer, oméga-3 ou magnésium (à discuter avec un médecin).
Les oméga-3 (EPA/DHA), en particulier, font l’objet d’études intéressantes.
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